Un esprit sain dans un corps sain

Prendre soin de son corps est essentiel, car il nous permet l’expérience de la matière et de la vie sur terre ; et prendre soin de son esprit est tout aussi essentiel, car il nous permet de préserver notre corps. Corps et esprit sont intimement liés et ne devraient pas être envisagés séparément.

Le terme psychosomatique, de psyché (esprit) et soma (corps), définit l’interaction entre les deux et possède différentes acceptions selon les cultures et approches.

En occident, le mot « psychosomatique » a été utilisé pour la première fois au 19ème  par un médecin allemand du nom de Johann Christian Heinroth (1773-1843). En fait l’influence du mental sur le corps a toujours été connue, il y a plus de 2000 ans, le grand philosophe Platon (427-347 av JC) en parlait déjà et le père de la médecine Hippocrate (460-370 av JC) exhortait ses élèves à soigner d’abord la cause première de la maladie puis la cause de la cause et enfin si possible la cause de la cause de la cause. Au 16ème  siècle le médecin de génie Paracelce (1493-1541) constata à son tour les liens entre l’esprit, le corps et la maladie. Wilhelm Reich (1897-1957), assistant de Sigmund Freud (1856-1939) à la polyclinique de Vienne, a mis en évidence le fonctionnement unitaire de l’organisme depuis les plus hauts sentiments jusqu’aux plus profondes réactions biologiques. Une autre découverte de Wilhelm Reich sur l’unité et l’interaction psychosomatique est le fait que non seulement les émotions refoulées s’inscrivent dans le psychisme, mais également dans le corps.

Malgré cette connaissance, la médecine occidentale classifia les maladies sur le modèle dualiste aristotélicien, en considérant la maladie, soit comme un trouble physique soit comme un désordre mental. Actuellement, cette vision évolue et de plus en plus de chercheurs considèrent qu’une grande partie des maladies sont psychosomatiques et résultent d’une multiplicité de facteurs étiologiques.

La psychosomatique part de l’homme malade et de son fonctionnement psychique pour comprendre les conditions dans lesquelles a pu se développer un symptôme somatique. Le terme de symptôme psychosomatique désigne un trouble ou une maladie dont l’origine est liée à un conflit psychique, une programmation négative ou un stress émotionnel intense qui se répercute, s’inscrit ou s’exprime dans, ou à travers le corps. On regroupe sous le terme psychosomatique tous les troubles somatiques qui comportent dans leur déterminisme un facteur psychologique intervenant de façon essentielle dans la genèse de la maladie. On doit observer des altérations anatomo-cliniques, ou biologiques (ce qui veut dire qu’il doit y avoir présence d’une lésion dans le corps).

La thérapie psychosomatique est conçue comme complémentaire des thérapeutiques médicales et chirurgicales classiques et vise à permettre au patient malade de retrouver ou de trouver son meilleur niveau de fonctionnement psychique possible.

La médecine Ayurvédique, du sanscrit Ayur (vie) et Véda (science ou connaissance), est une médecine utilisée depuis plus de 5000 ans, principalement en Inde. Selon l’Ayurvéda, l’esprit, comme le corps, a besoin d’être équilibré pour bien fonctionner et toutes les maladies sont psychosomatiques. Le corps et l’esprit, sont tous les deux, impliqués et doivent être pris en compte dans le rétablissement de la santé et le maintien du bien-être. Concernant les émotions, l’Ayurvéda dit qu’il vaut mieux comprendre les émotions plutôt que les exprimer ou les réprimer, car le fait de les comprendre, les transforment et les libèrent. Cette médecine cherche un équilibre constant entre corps et esprit en s’appuyant sur la pratique d’exercices physiques (yoga), l’alimentation, le massage, la phytothérapie et la méditation.

La médecine chinoise traditionnelle est fondée depuis plus de 3000 ans, sur une théorie du fonctionnement de l’être humain en bonne santé, d’un point de vue physiologique, psychologique, anatomique et énergétique. Elle tente d’expliquer les causes des maladies et les mécanismes biologiques et psychiques qui en sont les conséquences. La médecine chinoise cherche à comprendre l’être humain dans son ensemble, aussi bien sain, que malade, tant du point de vue des symptômes visibles, qu’invisibles, par une gestion de l’équilibre de l’énergie interne appelée Qi ou Chi. Les outils thérapeutiques utilisés pour prévenir ou guérir la maladie sont la pharmacopée, l’acupuncture, la diététique, le massage et la gymnastique (Qi Gong).

Quelles que soient les cultures et les civilisations, le paradigme princeps de la médecine est la relation corps / esprit. Et même si notre médecine occidentale allopathique s’en est éloignée quelque temps (poussée par le lobbying des laboratoires pharmaceutiques et de la médecine organiciste), le développement des médecines alternatives (ou plutôt complémentaires) et l’avancée des neurosciences, tendent aujourd’hui à lui redonner la première place.

Nous ne sommes pas une tête ou un esprit d’un côté et un corps de l’autre !

Nous sommes un tout composé de multiples et permanentes interactions. Et c’est ce Tout qu’il faut prendre en compte, percevoir, comprendre, équilibrer ou soigner dans une approche globale, holistique et respectueuse de l’individu et de l’environnement.

Ainsi, dans votre démarche de soin, dans votre recherche d’équilibre et de guérison, n’oubliez pas de vous intéresser autant à votre esprit qu’à votre corps. Vous vous laissez facilement et naturellement guider par un médecin ou un kiné pour soulager les dysfonctionnements somatiques et omettez souvent de vous offrir un accompagnement thérapeutique pour soulager les souffrances psychiques.

Pour votre bien-être, votre santé globale, laisser tomber vos croyances et faites-vous accompagner sur tous les pans de votre être. Le cabinet du psy n’est pas réservé aux fous (non-sens en psychologie) mais ouvert aux personnes désireuses de trouver leur équilibre.

Osez prendre soin de vous autrement !