Un peu de théorie pour y voir plus clair…

Psychothérapie (Psukné, âme ; Thérapia, traitement)

Est psychothérapeutique toute démarche visant à modifier de façon durable la relation de l’organisme à son milieu en agissant sur le médiateur de cette relation : le psychisme.  (Paul Sivadon – Psychiatre)

La psychothérapie est une technique de soin reposant sur l’écoute du patient. Son indication vise une difficulté psychique, physique ou existentielle ; elle implique de la part du patient une demande de soin et de changement. Un objectif thérapeutique doit être défini.

La psychothérapie est donc un processus interactionnel conscient et planifié, visant à apaiser des souffrances et influencer les altérations du comportement.

Il existe plus de 400 formes de psychothérapie aujourd’hui, chacune repose sur un des cinq grands courants théoriques qui ont donné lieu à six orientations psychothérapeutiques et des techniques propres à la méthode. Elles ne sont pas contradictoires mais chacune à son hypothèse du fonctionnement du psychisme ; elles abordent donc le soin de manière différente.


Les grands courants psychothérapeutiques 

Le courant psychanalytique

Le premier à voir le jour dès le début du siècle avec les travaux de Freud qui abandonne l’hypnose au profit de l’association libre et élabore les bases techniques de la méthode psychanalytique en tant que traitement et moyen d’investigation des processus mentaux qui autrement demeureraient inaccessibles, et d’autre part une théorie du fonctionnement psychique. Il pose les bases de la psychothérapie.

Sigmund Freud (1856–1939) a organisé sa conception théorique de la psychanalyse autour d’un ensemble de concepts qu’il a nommé « métapsychologie ».  Incluant notamment les perspectives topiques avec les notions d’inconscient, de ça, de moi et de surmoi et les plans économique et dynamique des pulsions libidinales. Cette cartographie de l’appareil psychique a révolutionné la psychothérapie de son époque et poursuit encore aujourd’hui son influence sur la psychothérapie contemporaine.

Freud a inventé la seule méthode moderne de psychothérapie fondée sur l’exploration de l’inconscient et de la sexualité. (E. Roudinesco).

Dans la perspective freudienne, la notion de refoulement ancrée sur la nécessité de renoncer au « principe de plaisir » en faveur du « principe de réalité », structure l’économie libidinale et origine les névroses infantiles. C’est l’analyse du transfert établi dans la relation entre le consultant et le psychanalyste qui va en permettre le traitement et la réduction.

Pratiquement, la technique psychanalytique se réfère aux notions de cadre, de matériel et de travail interprétatif. Le patient est allongé sur un divan, le psychanalyste derrière lui. Le traitement par la parole, la « talking cure » laisse l’analysant associer librement. La durée de la cure est variable, mais on considère habituellement, qu’il faut compter un minimum de 2 à 3 ans, voire davantage, à raison de plusieurs séances hebdomadaires.

La psychanalyse a également donné naissance aux psychothérapies analytiques. Elles reprennent les mêmes présupposés théoriques, mais se déroulent généralement en face à face, sous forme de séances hebdomadaires.

A la suite de Freud, la psychanalyse s’est enrichie de nombreuses théories et de nombreux courants: Adler, Ferenczi, Reich, M. Klein, Winnicott, Lacan, etc.

Actuellement en France, plusieurs modifications et techniques dérivées de la psychanalyse se sont développées : consultation psychanalytique, psychanalyse de couple, de famille, de groupe, psychodrame psychanalytique, psychothérapie d’inspiration psychanalytique (PIP), etc.


Le courant cognitivo-comportemental

Aux Etats-Unis la psychologie s’est constituée comme science expérimentale à la suite des travaux de Watson sur le béhaviorisme, puis ceux de Pavlov sur les notions de conditionnement et de Skinner issus de l’approche cybernétique et cela donnera naissance au courant comportemental et cognitif.

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) reposent sur le postulat suivant :

L’important n’est pas ce qui nous arrive, mais la manière dont on le prend. (H. Selye).

De la même façon, nous pouvons dire que les « difficultés psychologiques » sont dues à notre façon de penser et à la perception des événements qui nous arrivent. Qu’il est possible d’apprendre à les modifier, que ces modifications vont avoir des effets bénéfiques sur nos pensées, nos comportements et les émotions qui en dépendent. (C. André)

La thérapie cognitivo-comportementale s’adresse donc d’abord aux fonctions mises en jeu par le rapport du sujet à lui-même et à son environnement, à travers la prise en compte de ses cognitions et de ses comportements verbaux et non-verbaux.

Les TCC, si l’on exclut les fondements philosophiques proches des stoïciens (Sénèque et Epictète préconisaient déjà de cultiver la sérénité par le travail sur les tensions intérieures et un rapport à la souffrance basé sur une position psychologique faite d’impassibilité, de regard critique et distancié), s’originent,  en grande partie dans le courant behavioriste avec notamment les travaux de B. F. Skinner sur le comportement opérant.

L’originalité de ces approches psychothérapiques se situe dans l’orientation de la démarche marquée par une intervention directe du psychothérapeute sur la validité du processus de pensée en jeu dans l’expression de la difficulté du sujet, et l’effet de ce processus dans tous les aspects de sa vie.

Les thérapies cognitivo-comportementales procèdent d’une structure d’intervention spécifique comprenant une analyse de la problématique selon deux axes, synchronique et diachronique. Elles considèrent ainsi, à la fois ce qui se passe au moment même de l’événement troublant, et la façon dont cet événement s’inscrit au travers du temps et de l’histoire du sujet.

Une évaluation de certains paramètres en rapport avec la problématique de la personne est faite avant, pendant, et après l’intervention thérapeutique de façon à mettre en évidence les changements cognitifs et comportementaux de l’intervention.

Une stratégie thérapeutique est élaborée à partir de ces diverses analyses, et un temps d’intervention (nombre de séances) est déterminé, notamment pour limiter l’intervention du psychothérapeute et impliquer le sujet dans son devenir thérapeutique.

Dans l’approche cognitivo-comportementale, le psychothérapeute intervient selon plusieurs axes actifs et interactifs :

  • L’interventionnisme, pour questionner, reformuler, commenter, mettre en doute certains aspects des cognitions du sujet et leur logique interne.
  • La créativité thérapeutique, pour créer des outils, des prescriptions de tâches par exemple, en fonction de la nature, de la problématique et du déroulement de la thérapie, à partir de l’observation des modifications comportementales du sujet.
  • La pédagogie, pour expliquer certains aspects fonctionnels de la pensée, certains liens entre pensées, émotions et comportements, notamment ceux des systèmes d’auto-renforcement négatifs et positifs et pour enseigner le cas échéant une façon de modifier ces pensées et ces comportements.

Le psychothérapeute intervient également sur un mode « socratique », « maïeuticien », pour faire advenir chez le sujet de nouvelles possibilités cognitives, émotionnelles et comportementales à travers l’échange relationnel.

Les thérapies cognitivo-comportementales, avec des processus très structurés, permettent de faire advenir la parole libérée du sujet, et de le rendre à l’orientation de son désir propre.


Le courant humaniste – existentiel

La psychothérapie humaniste dont Carl Rogers est le représentant aux Etats-Unis avec la psychothérapie non directive qui postule l’existence d’une tendance humaine positive à tirer des leçons des expériences. Le but n’est pas tant la compréhension du fonctionnement de l’inconscient que l’élargissement de la conscience de soi et le développement du potentiel humain.

Le mouvement humaniste est né aux USA dans le milieu des années 50, sous l’impulsion notamment d’Abraham Maslow, Rollo May, Carl Rogers, Fritz Perls, Wilhem Reich et plusieurs autres ; la plupart fortement influencés par les existentialistes allemands et français : Heidegger, Buber, Binswanger, Sartre, Merleau-Ponty, Gabriel Marcel, etc.

Quelques années plus tard, le philosophe américain Marcuse apparaîtra comme l’une des figures marquantes de la vague mondiale de libération humaniste de mai 68. Il dénonçait la « sur-répression » culturelle qui vise à transformer l’homme en « machine » fiable de production sociale, en écrasant la vie émotionnelle et corporelle, la spontanéité et la créativité individuelles.

Il s’agissait donc de « remettre l’homme au centre de la psychologie », devenue de plus en plus scientifique, froide et déshumanisée. L’objectif était de créer une « Troisième Force », permettant de se démarquer à la fois des deux impérialismes envahissants : la psychanalyse et le comportementalisme. En traitant l’homme en produit conditionné par sa première enfance, son environnement familial et social, ou sa biochimie cellulaire, ces deux disciplines étaient accusées de l’avoir réduit à un objet d’études, au lieu de lui conférer le statut de sujet, libre de ses choix et de sa croissance.

La psychologie humaniste ne fait pas l’objet d’une définition rigoureuse. Il s’agit d’une orientation, d’une tendance générale qui, par principe, demeure « ouverte » pour pouvoir s’adapter à l’évolution des valeurs. Elle refuse de se figer dans une doctrine trop précise qui ne manquerait pas de sombrer, après bien d’autres, dans un dogmatisme rigide, rapidement condamné à devenir anachronique.

Qui a-t-il donc de commun entre les méthodes de psychothérapie humanistes, appelées parfois « Nouvelles Thérapies », ou désignées encore sous le terme de «Mouvement du Potentiel Humain » ?

L’objectif des méthodes humanistes est de rendre à l’homme toute sa dignité :

  • son droit au respect de ses cinq dimensions principales : physique, affective, cognitive, sociale et spirituelle ;
  • son droit à valoriser son corps et ses sensations, à satisfaire ses besoins vitaux fondamentaux, à exprimer ses émotions ;
  • son droit à construire son unicité, cela dans le respect de la spécificité de chacun (droit à la différence) ;
  • son droit à s’épanouir et réaliser tout son être, sans se limiter à l’avoir et au faire, à élaborer ses propres valeurs individuelles, sociales et spirituelles.

Ce paradigme nourrira le mouvement humaniste d’antipsychiatrie, né dans les années 60 en Angleterre (Laing, Cooper), qui a ensuite gagné la France et l’Italie (Bassaglia), en contribuant au courant mondial de désinstitutionalisation de la psychiatrie (traitements ambulatoires, dispensaires).

Aujourd’hui, on considère que plus de 50 % des psychothérapies pratiquées en Europe sont de type humaniste ou existentiel. Elles sont habituellement de durée moyenne (de un à trois ans) et mettent en valeur l’harmonisation de la personne globale, sans négliger pour autant la réduction de symptômes précis. Elles se déroulent soit en séances individuelles, soit dans le cadre d’un groupe.


Le courant systémique

La thérapie systémique est largement issue des recherches de l’école de Palo Alto en Californie, dans les années 1950-1970 et particulièrement des travaux de Gregory Bateson, Paul Watzlawick, Don Jackson, Jay Haley, Richard Weackland, portant notamment sur la communication et le changement. Elle a également été influencée par deux grands courants de la psychanalyse : le premier étant celui de la psychanalyse d’enfant avec la prise en compte des relations familiales (Anna Freud) et le second, celui de l’orientation culturaliste de la psychanalyse post-freudienne (Fromm, Sullivan).

Cette méthode de psychothérapie est fondée sur la notion de système considéré comme un « ensemble d’éléments en interaction dans la poursuite d’une ou plusieurs finalités spécifiques ». Une cellule, une personne, une famille, une entreprise constituent autant de systèmes.

Le psychothérapeute systémique ne s’attache donc pas tant à rechercher dans l’histoire, le passé et les processus intrapsychiques du patient les causes de ses dysfonctionnements actuels, qu’à susciter un changement dans « l’ici et maintenant » étant entendu que tout changement (portant par exemple sur un comportement précis) entraîne un ensemble de modifications en chaîne.

La psychothérapie familiale, dont Mony Elkaïm est un des principaux représentants, constitue aujourd’hui une des applications les plus répandues de ces principes. La famille est considérée comme une unité, un système et le patient comme le porteur de symptômes du système familial. Il s’agit alors d’appréhender la fonction du symptôme à l’intérieur du groupe, de comprendre en quoi, notamment, il protège son équilibre global (place de chacun, répartition des rôles et des tâches, existence de sous-systèmes, frontière entre générations…).

Le processus psychothérapeutique vise à rompre avec ce « cercle vicieux ». Dans cet objectif, la psychothérapie systémique insiste donc sur l’importance des règles qui régissent les interactions des membres de la famille afin d’agir dessus pour les modifier.

Le psychothérapeute est actif et peut proposer des actions sous la forme d’injonctions thérapeutiques, de prescriptions, de tâches comportementales, de recadrages visant à agir et à modifier la perception d’une situation. Le processus se déroule sous la forme d’entretiens collectifs impliquant souvent deux thérapeutes et un nombre de séances fixé au départ.


Le courant multi référentiel

Enfin, depuis les années 1990, le courant multi référentiel tant à s’imposer. Lazarus fut le premier à se référer à plusieurs types de psychothérapies pour créer la psychothérapie multimodale. Bien qu’ayant plusieurs cadres de référence méthodologiques différents, les méthodes de psychothérapie multi référentielle doivent les respecter tout en les associant. Les thérapies actuelles issues de ce mouvement sont les psychothérapies intégratives et éclectiques.

Par définition, la psychothérapie multi référentielle utilise plusieurs cadres de référence et plusieurs méthodes qu’elle associe, en respectant certaines règles, notamment au niveau du praticien qui doit :

  • Avoir une formation de base dans les méthodes utilisées qui serve de socle et d’ancrage à la pratique.
  • Bâtir une synthèse cohérente qui apporte l’articulation nécessaire entre les différentes méthodes, en fonction des besoins spécifiques des patients.
  • Structurer un parcours professionnel dans une perspective de formation continue. Le praticien qui se forme à différentes méthodes, le fait en tenant compte à la fois de sa curiosité et de ses lacunes.

De fait, très peu de psychothérapeutes pratiquent une seule méthode dans sa version « pure ». La plupart réalisent un ajustement en fonction de leur expérience et de leur sensibilité.

Plusieurs méthodes étant reliées ensemble dans la psychothérapie multi référentielle, il existe dans ce cadre plusieurs types de psychothérapies, suivant les méthodes choisies. Tel type intègre psychanalyse et méthode émotionnelle/corporelle, tel autre une approche corporelle/émotionnelle avec une méthode comportementaliste, etc. Bien qu’ayant plusieurs cadres de référence méthodologiques différents, les méthodes de psychothérapie multi référentielle doivent les respecter tout en les associant.

Dans un autre cas de figure, les méthodes de psychothérapie intégrative rassemblent, dans un seul et même cadre de référence, des concepts et des techniques venant de plusieurs méthodes et les organisent dans un ensemble cohérent.

La première tentative de psychothérapie intégrative fut celle du Docteur Roberto Assagioli (1888-1974) qui a créé la Psychosynthèse. Par la suite, celle-ci est devenue une méthode en elle-même. Charles Baudoin, élève de Jung, a aussi créé une psychothérapie intégrative.

Dans les deux cas de figure cités, il y a la nécessité d’une cohérence méthodologique. L’association de deux ou plusieurs méthodes de psychothérapie exige une articulation interne dans leur combinaison qui tienne compte de leurs contradictions et contre-indications éventuelles.


Les principales orientations des psychothérapies 

Les orientations des psychothérapies sont au nombre de six dans la théorie actuelle :

Les psychothérapies psychanalytiques d’interprétation

L’interprétation vise à mettre en évidence, par l’investigation analytique, le sens latent dans le discours et dans les conduites d’un sujet. L’interprétation met au jour les modalités du conflit intrapsychique et le désir qui est présent dans toute production de l’inconscient, l’interprétation est une communication faite au sujet pour le faire accéder au sens latent. Ces psychothérapies comprennent :


Les psychothérapies de prescription

Elles indiquent ou suggèrent une manière d’agir, de penser ou de se comporter. Ces psychothérapies comprennent :


Les psychothérapies d’expression

Elles permettent d’exprimer les émotions, les sentiments, le vécu corporel ou psychique au thérapeute dans le cadre de la communication qui s’établit avec lui. Dans les techniques de relaxation, l’approche est centrée sur le corps qu’il s’agit de relaxer pour alléger les tensions psychiques. Ces psychothérapies comprennent :

  • l’hypnose,
  • le psychodrame de Moreno,
  • la gestalt-thérapie,
  • la psychothérapie de Rogers,
  • les thérapies psychocorporelles (sophrologie, EFT).

Les psychothérapies de soutien

La psychothérapie de soutien est une forme apparemment simple, considérée à tort comme mineure de l’exercice de la psychothérapie que tout professionnel de santé, médecin ou non, sait implicitement utiliser dans sa formation préalable. Elle fait plus appel à la confrontation et à la clarification qu’à l’interprétation. Il s’agit d’une compréhension empirique, pragmatique et teintée d’humanisme. L’intervention directe auprès de l’entourage n’est pas exclue, et l’on peut recourir à l’explication, à l’encouragement et au réconfort.


Les psychothérapies familiales et systémiques

Bateson en 1956 a été précurseur en s’intéressant à la clinique des communications intra-familiales. Il a réalisé une sorte de synthèse entre les apports de l’éthologie, des sciences de la communication et de la cybernétique pour aboutir à la notion de système : il s’agit d’un déterminisme non réductible à la somme de ses composants. La pathologie n’est plus réduite à l’individu mais cherche à situer l’origine de la souffrance dans les dysfonctionnements sociaux et familiaux, contrairement au premier modèle de thérapie familiale qui considérait la famille comme un ensemble dont le dysfonctionnement amenait à « désigner » l’un des membres comme porteur du symptôme.


Les psychothérapies de groupe

En dehors du psychodrame et des thérapies psycho-corporelles qui font souvent appel au dispositif groupal, les psychothérapies de groupe ont été introduites par W. Bion pendant la seconde guerre mondiale en Angleterre puis très largement développées tant en Europe qu’aux États-Unis. Elles sont particulièrement indiquées en cas de pathologie complexe, non névrotique et ont connue en France un développement majeur avec D. Anzieu et R. Kaës.


Les principales techniques de psychothérapies 

Classification des principales techniques ou méthodes de psychothérapie en fonction de 5 grands courants de la psychothérapie actuelle :

Courant analytique

Psychanalyse : (Freud, Lacan, etc.) Le client est étendu sur le divan et l’analyste est assis derrière, hors de la vue du patient – qui projette ainsi sur lui des sentiments refoulés ou inconscients, liés souvent à sa première enfance.

Psychothérapie d’inspiration psychanalytique (PIP) : (Freud, Jung, Adler, Klein, Lacan, etc.) : psychothérapie en face à face, basée sur les principes psychanalytiques (importance de l’inconscient, de la sexualité, du refoulement, des traumatismes infantiles, du transfert, etc.) mais cadre plus souple et séances moins fréquentes.

Psychosomatique : (Fain, Marty, De M’Uzan) la visée principale est d’intégrer la pathologie somatique à l’ensemble des moyens dont dispose un sujet pour réguler son homéostasie. Une part de l’excitation pulsionnelle échappe à l’élaboration mentale. Si cette énergie n’est pas suffisamment évacuée en actions ou comportements autocalmants, elle se décharge dans le corps qui somatise. Ce corpus thérapeutique et technique issu de la psychanalyse, étend son champ d’application aux maladies du corps réversibles ou non.


Courant cognitivo-comportemental

Hypnothérapie (hypnose classique, hypnose éricksonienne, sophrothérapie).

Thérapie cognitivo-comportementale : (Pavlov, Skinner) déconditionnement progressif (ou par « immersion » plus intensive), vise essentiellement la disparition des symptômes, tels que les phobies, les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC), certaines somatisations, etc. Thérapies souvent assez brèves. Clarification des mécanismes de défense et modifications des croyances. Exercices à reprendre à la maison, entre les séances.


Courant humaniste – existentiel

Analyse bioénergétique : (Lowen) qui vise à débloquer la « cuirasse corporelle ».

Analyse transactionnelle (PIP) : (Berne) l’AT analyse les transactions psychologiques et les « jeux » inconscients entre les personnes, prenant en compte leurs « états du moi » (Parent, Adulte, Enfant) et leur « scénario de vie » inconscient construit à partir de décisions prises dans le passé. Approche à la fois cognitive, émotionnelle et comportementale, l’AT vise à responsabiliser le client avec un contrat thérapeutique qui fixe les objectifs de la thérapie.

Analyse Psycho-Organique : (Boyesen) association d’une approche psychanalytique et d’un intérêt porté au corps. Cette approche prend en compte l’aspect relationnel avec le psychothérapeute (notion de transfert). Les outils d’intervention comprennent la parole, l’analyse des rêves, le travail corporel, la respiration, le mouvement et la créativité.

Art-thérapie : l’objectif est de permettre un travail thérapeutique à partir du matériel plastique et du jeu des associations d’idées, des émotions, des affects, des éprouvés amenés par ce matériel.  L’œuvre plastique est un objet de médiation considéré comme un support à la relation thérapeutique. Aucun talent artistique ni aucune habiletés particulières ne sont requis pour pouvoir bénéficier pleinement de l’art-thérapie.

Emotional Freedom Techniques (EFT) : (Craig) (littéralement : « Techniques de liberté émotionnelle») c’est une pratique psychocorporelle qui  a pour but d’alléger les souffrances émotionnelles et psychologiques des personnes. Elle se pratique par la stimulation de points situés sur le trajet des méridiens répertoriés par la médecine chinoise, d’où cette appellation de technique dite «méridienne». L’EFT vise à rétablir et éliminer les perturbations dans le système énergétique du corps en vue de transformer sa santé émotionnelle. Elle est surtout utilisée en psychothérapie et en coaching.

Gestalt-thérapie : (Perls) approche globale de l’individu selon les 5 principales dimensions de l’être : physique, affective, cognitive, sociale et spirituelle – ou, en d’autres termes, interaction permanente entre le corps, le cœur, la tête, l’environnement social et l’idéologie sous-jacente de chacun (le sens de sa vie). Travail à la fois verbal et corporel, sur le contact, ses évitements et ses ruptures et sur l’analyse de la relation actuelle avec le thérapeute.

Hypnothérapie (hypnose classique, hypnose éricksonienne, sophrothérapie) : (Milton Erickson) : travail sur les états de conscience modifiés permettant de mobiliser les souvenirs enfouis et les ressources profondes de l’inconscient. Le client demeure conscient et choisit lui-même parmi des « injonctions paradoxales ».

Programmation Neuro-Linguistique (PNL) thérapeutique : (Grinder et Bandler) recherche de « l’excellence » dans la communication par les différents canaux de contact : visuel, auditif, kinesthésique, etc. Ajustement du langage à celui de l’autre. Thérapie brève, visant surtout un changement du comportement ou la sédation d’un symptôme (phobies, etc.).

Psychodrame : (Moreno) mise en scène théâtrale de la vie du client : situations passées, actuelles ou futures (espérées ou redoutées), avec participation des membres du groupe qui tiennent les différents rôles évoqués par le protagoniste principal.

Psychologie de la motivation : (Diel) réhabilitant l’introspection et le dialogue, dans une vision évolutive, il distingue un « sur-conscient » constructif du « surmoi » répressif.

Psychosynthèse : (Assagioli) approche intégrative, issue de la psychanalytique jungienne, incluant le corps, les émotions, l’intellect et la dimension spirituelle.

Psychothérapie centrée sur la personne : (Rogers) écoute active, avec reformulation des dires du client. Le thérapeute se veut «non directif», dans une attitude d’acceptation inconditionnelle de l’autre, dans sa différence et sa singularité.

Psychothérapie interpersonnelle (TIP) : (Klerman) initialement développée pour le traitement de la dépression, c’est un traitement limité dans le temps qui encourage le patient à regagner le contrôle de son humeur et de son fonctionnement. Elle est fondée sur des principes communs en psychothérapie incluant l’établissement d’une alliance thérapeutique dans laquelle le thérapeute engage son patient de manière empathique, l’aide du patient à se sentir compris, et facilitation de l’expression de ses émotions. Elle choisit de s’intéresser au lien interpersonnel et à la façon dont on peut aider le patient à améliorer son entourage social dans le but de guérir la dépression.

Psychothérapie existentielle : (Jaspers, Husserl, Heidegger, Sartre, Binswanger, Yalom) la thérapie existentielle, contrairement au modèle Freudien ne considère pas les pulsions comme base de toutes névroses et lui substitut les enjeux ultimes que sont la mort, la liberté, la solitude et le besoin de sens. Cette façon de voir les choses met l’angoisse de mort au centre en lieu et place de la pulsion sexuelle. On peut se demander d’ailleurs si la pulsion sexuelle n’est pas une pulsion de vie qui s’oppose au processus de vieillissement et de mort. Cette angoisse de mort serait suffisamment intense pour susciter des mécanismes de défenses très forts et un déni généralisé. Ce déni expliquerait d’ailleurs pourquoi l’angoisse de mort est si souvent occultée dans les travaux de psychanalyse et de psychothérapie.

Psychothérapie transpersonnelle : (Maslow, Grof, Jung, Assogioli) considérée comme une nouvelle vague en psychologie, elle intègre les données philosophiques et pratiques des grandes traditions spirituelles (religions et chamanisme), ainsi qu’une étude approfondie des états modifiés de conscience.

Sexothérapie : (Masters, Johnson) elle part du principe que la majorité des problèmes sexuels viennent d’un mauvais conditionnement ou mauvaises habitudes que le corps a « enregistré » depuis le début des rapports sexuels, ou par la suite, pour de multiples raisons.

Sophrologie : (Caycedo) c’est une méthode psychocorporelle qui s’inspire de l’hypnose, mais également de techniques orientales comme le Yoga ou le Zen. La sophrologie plonge la personne dans un état de semi-conscience qui lui permet alors se concentrer sur un besoin bien spécifique. Elle repose sur la respiration, la détente physique et psychique, la visualisation et la pensée.

Sophia-analyse : (Mercurio) travail psychanalytique s’appuyant sur Freud et les grands courants psychanalytiques, ainsi que sur un travail existentiel inscrit dans la relation de la personne avec elle-même et l’autre, où la spiritualité et l’art de la vie se conjuguent afin de donner un sens profond à son existence.


Courant systémique

Thérapie familiale et systémique : (nombreux courants) : au lieu de traiter isolément le « patient désigné », on traite la famille dans son ensemble comme un « système » global de communications et d’habitudes. Séances collectives, souvent avec deux thérapeutes, séances en nombre limité (par exemple, 10 à 20 séances, espacées d’un mois).


Courant multi référentiel

Psychothérapie multi référentielle : Certaines approches éclectiques, intégratives ou multi référentielles combinent plusieurs méthodes, par ex. : AT et Gestalt, Thérapie émotionnelle et primale, Gestalt et psychodrame, psychodrame et psychanalyse, etc.

Thérapie multimodale : (Lazarus)  le choix des techniques et la séquence des interventions sont déterminés en fonction du profil du patient, établi en appliquant un modèle d’évaluation multidimensionnelle.

Psychothérapie intégrative et éclectique : (Chambon, Marie-Cardine) intégration de différentes techniques thérapeutiques s’appuyant sur les facteurs communs à toutes les psychothérapies.


Sources

Les informations contenues dans les différentes pages de la catégorie Théorie sont issues des livres et site suivants :