Les types et techniques de méditation

La méditation a des dizaines de bénéfices comme vous le savez et de nombreuses personnes méditent régulièrement. Vous avez fait vos recherches en ligne ou dans une librairie et vous vous êtes rendu compte qu’il existait vraiment beaucoup de différentes façons de pratiquer la méditation, des douzaines de techniques, et parfois, des informations contradictoires. Vous vous demandez donc laquelle de ces techniques est la plus adaptée pour vous.

Cet article vous aidera à prendre connaissance des différentes pratiques de méditation assise et vous fournira de brèves explications à propos de chacune d’entre elles ainsi que des moyens d’accéder à des ressources complémentaires. Il existe littéralement des centaines – si ce n’est des milliers – de types de méditation, je vais donc explorer ici, avec vous, seulement les plus populaires.

Mon conseil concernant les postures de méditation est plus ou moins le même pour chaque type de pratique assise, je vais donc en parler très en détails une fois seulement, lorsque j’aborderai la première technique (la méditation zen).

Je me suis donné la peine d’inclure une section : « Est-ce pour moi ? » contenant des observations générales à propos de chaque pratique. Gardez à l’esprit que ce ne sont que des suggestions ; elles ne sont ici que pour vous orienter, et potentiellement, chacun pourrait être attiré par l’une ou l’autre de ces techniques.

Cet article ne vous dira pas quel est « le meilleur » type de méditation – parce qu’une telle chose n’existe pas et que je ne suis pas ici pour créer une controverse. J’ai essayé ici de me concentrer sur les pratiques méditatives uniquement ; j’écrirai peut-être un autre article sur les pratiques similaires, qui traitent plus de la relaxation ou de la contemplation.

La meilleure méditation est celle qui fonctionne pour vous, à une période donnée de votre existence.

Les différents types généraux de méditation

Les scientifiques classent les différents types de méditation en deux catégories basées sur la manière de focaliser son attention : « Focused Attention »  et « Open Monitoring ». J’aimerais en proposer une troisième : « Effortless Presence ».

Méditation de type Focused Attention (en Français « Attention focalisée »)

Ceci consiste à concentrer son attention sur un objet unique pendant la totalité de la session de méditation. Cet objet peut être la respiration, un mantra, une visualisation, une partie du corps, un objet, etc… Au fur et à mesure de la progression du pratiquant, sa capacité à concentrer le flux de son attention sur l’objet choisi devient plus forte et il est de moins en moins distrait, et ceci pour de plus courtes périodes. Tant la profondeur que la fixité de son attention se développent.

Voici quelques exemples : la Samatha (une méditation bouddhiste), quelques formes de Zazen, la méditation Loving Kindness, la méditation Chakra, la méditation Kundalini, la méditation Sound, la méditation Mantra, le Pranayama, certaines formes de Qigong, et bien d’autres encore.

Méditation de type Open Monitoring  (en Français « Attention ouverte »)

Au lieu de concentrer son attention sur un objet quelconque, nous la gardons ouverte, restant attentifs à tous les aspects de l’expérience, sans jugement ou attachement. Toutes les perceptions, qu’elles soient internes (pensées, sentiments, souvenirs, etc…) ou externes (sons, odeurs, etc…), sont identifiées et considérées comme ce qu’elles sont. Ceci représente le processus de non réactivité au contenu de l’expérience, à chaque instant, sans y entrer.

En voici des exemples : La méditation Mindfulness, la méditation Vipassana, ainsi que certains types de méditation taoïste.

Méditation de type Effortless Presence (en Français « Présence sans effort »)

Il s’agit de l’état dans lequel l’attention n’est focalisée sur rien de particulier, mais repose sur elle-même – tranquille, vide, stable et introvertie. On pourrait également l’appeler « Choiceless Awareness » (Conscience sans choix) ou « Pure Being » (Présence pure).

C’est en fait le vrai but auquel tendent tous les types de méditation, et non pas un type de méditation en soi. Toutes les techniques traditionnelles de méditation reconnaissent que l’objet sur lequel on concentre son attention, et même le processus de rester attentif, ne sont simplement qu’un moyen d’entraîner son esprit afin de pouvoir découvrir, sans effort, le silence intérieur et un état de conscience plus profond. Au final, tant l’objet de l’attention que le processus en lui même sont laissés de côté afin qu’il ne reste que le vrai Soi du pratiquant, ou la « présence pure ».

Dans certaines techniques, ceci est l’unique principe, depuis le départ. En voici quelques exemples : La Quête du Soi (ou méditation “Je suis”) de Ramana Maharishi ; la Dzogchen ; la Mahamudra ; certaines formes de méditation taoïste ; et certaines formes élaborées de Raja Yoga. De mon point de vue, ce type de méditation nécessite toujours un entraînement préalable afin d’être efficace, bien que parfois ceci ne soit pas expressément évoqué (mais seulement de manière implicite).

1) Les techniques de méditations Bouddhistes

La Méditation Zen (Zazen)
Origine et signification

Zazen (坐禅) signifie « Zen assis », ou “méditation assise”, en japonais. Ses racines se trouvent dans la tradition bouddhiste chinoise zen (Ch’an), remontant jusqu’au moine indien Bodhidharma (6ème siècle). En occident, ses formes les plus populaires proviennent de Dogen Zenji (1200~1253), le fondateur du mouvement Soto Zen au Japon. Des modalités similaires sont pratiquées dans les écoles Zen Rinzai au Japon et en Corée.

Comment la pratiquer

On la pratique généralement assis sur le sol, sur un matelas ou un coussin, les jambes croisées. Traditionnellement, on la pratiquait en position du lotus ou demi-lotus, mais ce n’est pas forcément nécessaire. Cependant, la plupart des pratiquants s’assoient comme ceci :

assise méditation

ou sur une chaise :

assise chaise

Photos avec la permission du Zen Mountain Monastery

L’aspect le plus important , comme vous pouvez le constater sur ces images, est de garder son dos complètement droit, du bassin jusqu’à la nuque. La bouche est fermée et le regard est dirigé vers le bas, regardant le sol devant vous à une distance d’environ deux à trois pieds.

En ce qui concerne l’esprit, on la pratique habituellement de deux manières :

  • Concentration sur la respiration — concentrez toute votre attention sur le mouvement de votre respiration passant au travers de votre nez. Compter les respirations dans votre tête peut se montrer utile. Chaque fois que vous inspirez, comptez un. Vous pouvez commencer à 10 et aller à l’envers, 9, 8, 7, etc… Lorsque vous arrivez à 1, recommencez à 10 encore une fois. Si vous êtes distraits et perdez le fil de votre compte, ramenez gentiment votre attention à 10 et recommencez.
  • Shikantaza (“simplement assis”) — dans cette forme, le pratiquant n’utilise pas d’objet spécifique pour sa méditation ; au lieu de cela, le pratiquant demeure le plus possible dans le moment présent, en éveil, et attentif à ce qui lui traverse l’esprit et à ce qu’il se passe autour de lui, sans se fixer sur quelque chose en particulier. C’est le type de méditation appelé « Effortless Presence ».
En savoir plus
Est-ce pour moi ?

Le zazen est un style de méditation sobre, et vous trouverez facilement de nombreuses communautés le pratiquant ainsi que beaucoup d’informations à son sujet sur internet. L’accent est mis sur la posture, qui doit être maintenue droite, afin d’aider le maintien de la concentration. Il est généralement pratiqué dans les centre bouddhistes Zen (Sangha), avec un important soutien communautaire.

Dans la plupart d’entre eux, vous le trouverez associé à d’autres éléments du bouddhisme : la prostration, un peu de ritualisme, les chants, et la lecture en groupe des enseignements de Bouddha. Certaines personnes apprécieront, d’autres moins. Ces différents éléments peuvent aider à créer une pratique structurée et sont également méditatifs par eux-mêmes.

La méditation Vipassana
vipassanaOrigine et signification

“Vipassana” est un mot Pali signifiant “perspicacité” ou “voir clair”. C’est une pratique bouddhiste traditionnelle datant du 6ème siècle avant J. C. La méditation Vipassana, comme enseignée ces dernières dizaines d’années, provient de la tradition bouddhiste Theravada et a été rendue populaire par S. N. Goenka et le mouvement Vipassana.

En raison de la popularité de la méditation Vipassana, “la pleine conscience de la respiration” a gagné en popularité en Occident et est appelée « mindfulness » (« pleine conscience « ).

Comment la pratiquer

Il existe des informations conflictuelles sur la manière de pratiquer la Vipassana. Cependant, en général, la plupart des professeurs commencent par mettre l’accent sur la prise de conscience de la respiration lors des premiers cours, afin de stabiliser l’esprit et d’obtenir un « accès à la concentration ». Il s’ agit ici plus d’une focalisation de l’attention que d’une méditation. Plus tard, la pratique s’oriente sur le développement de la « perspicacité clairvoyante » des sensations corporelles et des phénomènes mentaux, la prise de conscience de ceux-ci, à chaque instant, sans pour autant se fixer sur l’un d’entre eux. Ceci ne représente qu’une introduction destinée aux débutants. Pour en savoir plus, je vous suggère de vous référer aux liens fournis ou alors de suivre l’enseignement d’un maître (lors d’une retraite Vipassana).

Idéalement, le pratiquant s’assoit sur un coussin sur le sol, les jambes croisées, en maintenant sa colonne vertébrale droite; alternativement, il pourrait utiliser une chaise, mais sans s’appuyer sur le dossier.

L’aspect le plus important est de développer la concentration au travers de la pratique du samathaCeci est généralement réalisé en prenant conscience de sa respiration.

Concentrez toute votre attention, à chaque instant, sur le mouvement de votre respiration. Vous remarquerez les sensations subtiles du mouvement de votre abdomen. Alternativement, vous pouvez vous concentrer sur la sensation du passage de l’air au travers de vos narines, frôlant votre lèvre supérieure – notez que ceci requiert un peu de pratique et est d’un niveau plus avancé.

En vous concentrant sur votre respiration, vous constaterez l’apparition de nouvelles sensations et perceptions : des sons, des sensations corporelles, des émotions, etc… Observez simplement ces phénomènes lorsqu’ils font leur apparition dans votre champ de conscience et retournez ensuite à votre respiration. L’attention est maintenue sur l’objet de concentration (la respiration) alors que les autres pensées ou sensations ne représentent qu’un « bruit de fond ».

L’objet sur lequel se focalise la pratique (par exemple le mouvement de l’abdomen) est appelé « objet primaire ». Un « objet secondaire » est quelque chose d’autre qui apparaît dans votre champ de perception – soit par le biais de l’un des cinq sens (un son, une odeur, une démangeaison, etc…), soit par le biais de l’esprit (une pensée, un souvenir, un sentiment, etc…). Si un objet secondaire détourne et retient votre attention, ou s’il cause un désir ou un aversion, vous devez alors vous concentrer sur cet objet, pour un bref instant, en lui  attribuant un nom, tel que « pensée », « souvenir », « écoute », « désir ». Cette pratique est souvent appelée “prendre note”.

Prendre une note mentale consiste à identifier un objet de manière générale, et non pas dans le détail. Lorsque vous prenez conscience d’un son, par exemple, appelez-le « son » plutôt que « moto » ou « voix » ou encore « aboiements de chien ». Si une sensation déplaisante survient, appelez la « douleur » ou « sensation », plutôt que « douleur au genou » ou « mon mal de dos ». Réorientez ensuite votre attention sur l’objet primaire de méditation. Lorsque vous sentez une odeur ou un parfum, appelez le « odeur » pour un bref instant. Vous n’avez pas besoin d’identifier cette odeur.

Quand cet « accès à la concentration » est atteint, l’attention est alors dirigée vers l’objet de la pratique, qui est normalement une pensée ou une sensation corporelle. On observe alors les objets, sujets de la prise de conscience, sans attachement, en laissant les pensées et les sensation survenir et passer selon leur propre agrément. La labellisation mentale (comme expliquée ci-dessus) est souvent un moyen d’empêcher d’être entraîné par le fil de la pensée, en vous forçant à en prendre note objectivement..

Le pratiquant développe alors une clairvoyance, qui lui permet de percevoir les phénomènes observés selon les « trois marques de l’existence » : l’impermanence (annica), l’insatisfaction (dukkha) et le vide du Soi (annata). Il en résulte l’équanimité, la paix et la liberté intérieure, qui se développent en relation avec ces principes.

En savoir plus
  • Vipassana Dhura (article anglais très en profondeur)
  • Rendez visite à un centre de Vipassana près de chez vous.
Est-ce pour moi ?

La Vipassana est un excellent type de méditation qui aide à ancrer le participant dans son corps, et à comprendre comment son esprit fonctionne. C’est un style de méditation très populaire. Vous trouverez de nombreux enseignants, sites web et livres à son sujet, ainsi que des retraites organisées sur des durées de 3 à 10 jours (basées sur un systèmes de dons). L’enseignement est toujours gratuit. Il n’existe pas de formalités, ou de rituels liés à cette pratique.

Si vous êtes totalement novice en matière de méditation, la Vipassana ou la Mindfulness («pleine conscience») sont probablement de  bons points de départ.

La méditation Mindfulness (« Pleine conscience »)
Origine et signification

La méditation de type Mindfulness est une adaptation dérivée des pratiques de méditation traditionnelles bouddhistes, en particulier la Vipassana, mais qui a également subi les influences d’autres pratiques (comme le bouddhisme zen vietnamien Thich Nhat Hanh). La “Mindfulness” (ou « pleine conscience » est la traduction occidentale du terme bouddhiste satiAnapanasati, “pleine conscience de la respiration”, fait partie de la pratique bouddhiste de la Vipassana ou méditation clairvoyante, et d’autres pratiques de méditation bouddhiste comme le zazen (source: Wikipedia).

L’une des influences principales de la Mindfulness en occident est John Kabat-Zinn. Son programme de réduction du stress Mindfulness-Based Stress Reduction (MBSR) – qu’il a développé en 1979 à la faculté de médecine de l’Université du Massachusetts – a été utilisé dans de nombreux hôpitaux et cliniques durant les dernières décennies.

Comment la pratiquer

La méditation Mindfulness est le fait de se concentrer intentionnellement sur le moment présent, en acceptant, sans juger, les sensations, les pensées et les émotions qui surviennent.

En “pratique formelle”, on s’assoit sur un coussin, sur le sol ou sur une chaise, avec le dos droit et sans appui. Portez une attention particulière au mouvement de votre respiration. Lorsque vous inspirez, soyez conscient que vous le faites, et soyez attentif aux sensations procurées. Faites de même lorsque vous expirez. Pratiquez ceci tout au long de votre séance de méditation, en maintenant constamment votre attention sur votre respiration. Vous pouvez aussi portez votre attention sur les sensations, les pensées et les sentiments qui surviennent.

Le but de cette pratique n’est pas d’ajouter quoi que ce soit à l’expérience du moment présent, mais d’être conscient de ce qui se passe sans s’y perdre.

Votre esprit se laissera distraire par les sons et les pensées. Quand ceci se produira, reconnaissez-le et réorientez votre attention sur votre respiration, ou sur la prise de conscience de cette dernière pensée ou sensation. Il existe une grande différence entre être à l’intérieur de la pensée/sensation, ou simplement être conscient de sa présence.

Apprenez à prendre du plaisir lors de vos séances. Une fois que vous aurez terminé, notez la différence dans la manière dont votre corps et votre esprit se sentent.

Vous pouvez également pratiquer la Mindfulness pendant vos activités quotidiennes : pendant que vous mangez, marchez, et parlez. Pour la méditation de « la vie quotidienne » il faut porter son attention sur ce qu’il se passe au moment présent, en prendre conscience et ne pas vivre « en mode automatique ». Si vous êtes en train de parler, cela signifie que vous devez porter votre attention sur les mots que vous prononcez, sur la manière dont vous les prononcez et d’écouter avec présence et attention. Si vous êtes en train de marcher, cela signifie que vous devez portez une plus grande attention aux mouvements de votre corps, à vos pieds qui touchent le sol, aux sons qui vous entourent, etc…

Les efforts fournis, en pratique assise, seront utiles à votre pratique quotidienne et vice-versa. Les deux sont important, et ceci de manière équivalente.

En savoir plus
Est-ce pour moi ?

Pour le grand public, c’est peut-être le meilleur moyen de commencer la méditation. C’est le type de méditation le plus enseigné dans les écoles et les hôpitaux d’après ce que j’en sais. Le « mouvement  mindfulness » est, au jour d’aujourd’hui, largement pratiqué, ce n’est pas exactement du bouddhisme, mais une adaptation des pratiques bouddhistes. La raison de cette popularité se trouve dans ses effets bénéfiques sur la santé physique et mentale, ainsi que sur le bien être en général.

Pour la plupart des gens, la méditation de type mindfulness est le seul type de méditation qu’ils apprécieront, en particulier pour ses bienfaits physiques et psychologiques. En effet, dans la plupart des pratiques traditionnelles et les philosophies orientales, ces principes de bien être sont dissociés et enseignés de manière indépendante. Pour ces différentes raisons, la mindfulness est quelque chose de génial et vous apportera de nombreux bénéfices.

Si votre intérêt se porte plutôt sur le désir d’une transformation plus profonde ou d’un développement spirituel plus important, alors la méditation de type mindfulness ne sera que le premier pas dans cette direction. Vous pourrez ensuite vous orientez vers la Vipassana ou le Zazen ou d’autres types de médiation.

La méditation Loving Kindness (ou méditation Metta)
mettaOrigine et signification

Metta est un mot Pali signifiant gentillesse, bienveillance et bonne volonté. Cette pratique tire son origine des traditions bouddhistes, en particulier le Theravada et les pratiques tibétaines. La “méditation compassion” est un champ scientifique moderne qui prouve l’efficacité du metta et des pratiques méditatives du même genre.

Ses effets bénéfiques ont été démontrés et incluent : améliorer sa capacité d’empathie ; développer les émotions positives au travers de la compassion ; avoir une attitude plus aimante envers soi-même ; augmenter l’acceptation de soi ; améliorer le sentiment de compétence dans sa vie en général ; donner un sens à sa vie.

Comment la pratiquer

S’asseoir en position de méditation, les yeux fermés et générer un sentiment de gentillesse et de bienveillance dans son esprit et dans son cœur. Ceci commence par développer ce sentiment envers soi-même, puis progressivement envers les autres, et finalement envers tous les êtres. En général la progression est la suivante :

  1. soi-même
  2. un ami cher
  3. une personne neutre
  4. une personne difficile
  5. ceux qui précédent, de manière équivalente
  6. et ensuite, progressivement, tout l’univers

Le sentiment alors développé, est celui de souhaiter à tous le bien et le bien-être. Cette pratique peut être facilitée par le fait de réciter des mots ou des phrases spécifiques évoquant des « sentiments chaleureux sans borne » qui permettent de visualiser la souffrance des autres et de donner de l’amour; ou d’imaginer dans quel état d’esprit se trouve l’autre et de lui souhaiter paix et bonheur.

Le plus vous pratiquerez ce type de méditation, le plus vous en retirerez de la joie. C’est le secret du bonheur de Mathieu Ricard.

Celui qui tend à libérer son cœur par la bonté, ne produira pas la mauvaise volonté qui ne s’est pas encore produite et abandonnera la mauvaise volonté qui s’est déjà produite. Bouddha

Dans cet article, Emma Seppälä, Ph.D explore les 18 effets bénéfiques prouvés de la méditation Loving-Kindness.

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Est-ce pour moi ?

Etes-vous parfois trop dur envers vous mêmes ou envers les autres ? Ou avez-vous besoin d’améliorer vos relations avec les autres ? La méditation Loving Kindness peut vous aider. Elle est bénéfique tant pour les individus altruistes que pour ceux qui sont centrés sur eux-mêmes, et elle aide à augmenter le niveau général de bonheur. Vous ne pouvez pas ressentir de la « loving kindness » (ou « gentillesse aimante ») et un sentiment dépressif ou d’autres sentiments négatifs en même temps.

Elle est également souvent recommandée par les maîtres bouddhistes comme antidotes aux insomnies, aux cauchemars ou à la colère.

2)  Techniques de méditations hindoues (Védiques & Yoga)

La méditation par mantra (méditation OM)
omOrigine et signification

Un mantra est une syllabe, ou un mot, en général sans signification particulière, qui est répété, dans le but de focaliser son esprit. Ce n’est pas une affirmation utilisée pour se convaincre de quelque chose.

Certains maîtres de méditation insistent sur le fait que, tant le choix du mot que sa prononciation correcte, sont très importants en raison de la “vibration” qui est associée au son et au sens, et que, pour cette raison, une initiation à cette technique est essentielle. D’autres, au contraire, affirment que le mantra en lui-même n’est qu’un outil utilisé pour focaliser l’esprit, et que le choix du mot est totalement sans importance..

Les mantras sont utilisées dans les traditions hindoues et les traditions bouddhistes (en particulier tibétaines et celles du bouddhisme « Pure Land »), ainsi que dans le jaïnisme, le sikhisme et le taoïsme. Certaines personnes appellent la méditation par mantra « la méditation OM », mais ce n’est évidement que l’un des mantras qui peut être utilisé. Une pratique des mantras plus orientée vers la dévotion s’appelle japa, et consiste en une répétition avec amour de sons sacrés (le nom de Dieu).

Comment la pratiquer

Comme la plupart des types de méditation, elle est en général pratiquée assise, la colonne vertébrale bien droite et les yeux fermés. Le pratiquant répète le mantra dans son esprit, en silence, encore et encore, pendant toute la session.

Parfois cette pratique va de paire avec le fait de prendre conscience de sa respiration et de coordonner les deux. Dans d’autres exercices, le mantra est plutôt chuchoté très doucement, ce qui permet d’améliorer la concentration.

En répétant le mantra, vous créez une vibration mentale qui permet à l’esprit de faire l’expérience d’une prise de conscience à un niveau plus approfondi. Au fil de la méditation, le mantra devient de plus en plus abstrait et indistinct, jusqu’à vous emmener dans le champ de pure conscience que la vibration a fait surgir. La répétition d’un mantra aide à déconnecter des pensées qui emplissent votre esprit afin que vous puissiez peut-être vous glisser dans le vide entre deux pensées. Le mantra est un outil de soutien lors de votre pratique de la méditation. Les mantras peuvent être considérés comme d’anciens mots puissants, possédant une intention subtile d’aider à nous connecter à l’Esprit, la Source de la totalité de l’Univers.   Deepak Chopra

Voici quelques uns des mantras les plus connus des traditions bouddhistes et hindoues :

  • om
  • so-ham
  • om namah shivaya
  • om mani padme hum
  • rama
  • yam
  • ham

Vous pouvez méditer pour une période définie dans le temps, ou pour un nombre déterminé de “répétitions” – traditionnellement 108 or 1008. Dans ce dernier cas, on utilise des perles pour se repérer dans le compte.

Au fur et à mesure que la séance progresse, vous pourrez constater que le mantra continue « de lui même » comme un bourdonnement de l’esprit. Le mantra peut même disparaître pour laisser place à un état de paix intérieure profonde.

Il existe de nombreuses méthodes de méditation par mantra. Les sont très bien conçus. J’ai personnellement suivi ses programmes pendant plusieurs mois lors de mes débuts.

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Est-ce pour moi ?

Les gens trouvent en général plus facile de se concentrer avec un mantra qu’en se focalisant sur leur respiration. Parce que le mantra est un mot, et que les pensées sont souvent perçues comme des mots, il peut effectivement être plus facile de se focaliser sur un mantra, plutôt que sur sa respiration. Ceci est particulièrement utile lorsque l’esprit est encombré de nombreuses pensées, puisque la méditation par mantra demande une attention constante.

Méditer avec l’aide d’un mantra peut également favoriser l’intégration de votre état méditatif dans votre vie quotidienne. Quelque soit l’activité que vous pratiquez, il est assez facile de répéter un mantra dans votre tête.

La méditation transcendantale (MT)
Origine et signification

La méditation transcendantale est une forme spécifique de méditation par mantra introduite par le yogi Maharishi Mahesh en 1955 en Inde et en occident. A la fin des années 1960 et au début des années 1970, il se rendit célèbre en tant que gourou des Beatles, des Beach Boys et d’autres célébrités.

C’est une forme de méditation largement pratiquée avec plus de 5 millions de pratiquants dans le monde. Il existe également de nombreuses recherches scientifiques, la plupart sponsorisées par l’organisation de Maharishi, démontrant les effets bénéfiques de sa pratique. On retrouve plus de 600 articles scientifiques,  la plupart desquels ont été revus par des pairs, et j’en ai utilisé de nombreux lors de l’élaboration de mon article sur les bienfaits de la méditation. Toutefois il existe de nombreuses critiques envers Maharishi et son organisation, des accusations de comportement sectaire et des pratiques de recherche douteuses.

Comment la pratiquer

La méditation transcendantale n’est pas enseignée gratuitement. Le seul moyen de l’apprendre est de payer afin de pouvoir bénéficier de l’enseignement d’un instructeur licencié. Cependant l’enseignement est souvent de bonne qualité.

En général, la MT se pratique assis, les yeux fermés. Elle implique l’utilisation d’un mantra et se pratique sur une durée de 15 à 20 minutes, deux fois par jour. Le mantra n’est pas unique et est assigné en fonction du sexe et de l’âge du pratiquant. Il ne s’agit pas non plus d’un « son sans signification »- mais de noms tantriques de divinités hindoues. Ceci est probablement sans importance pour la plupart des gens.

Voici le lien pour le site officiel du mouvement : site de MT.

Il existe une autre technique similaire appelée Natural Stress Relief (ou « soulagement du stress de manière naturelle » en français), qui a été créée en 2003 par un ancien professeur de MT et qui est beaucoup moins chère que la méditation transcendantale (40 euros au lieu de 850 euros). La plupart des éléments mystiques de la MT ne se retrouvent pas dans cette nouvelle technique, comme par exemple l’initiation (puja) et l’envol de yoga (qui fait partie de la MT-Sidhi). Vous pourrez en apprendre plus sur les différences entre les deux techniques ici et ici.

Est-ce pour moi ?

Personnellement, je ne me sens pas à l’aise de recommander à qui que ce soit d’essayer la méditation transcendantale, en particulier si vous pensez vraiment vous investir là-dedans.

La plupart des maîtres de la philosophie orientale – y compris Bouddha, Shankara, Ramana Maharshi, Vyasa, Patanjali, Yogananda, Vivekananda, Sivananda – ont défini et enseigné la méditation telle que la concentration de l’attention sur un seul objet, à l’exclusion de tout autre. Et c’est précisément la partie qui manque sur la TM !

Ainsi, la MT peut être bénéfique pour beaucoup de gens, en étant un bon moyen de se calmer et de se détendre. Mais personnellement, je ne le vois pas comme apportant les avantages plus profonds de la méditation que les autres techniques de méditation apportent, et les gens semblent rester bloqués après un certain point. J’ai déjà parlé à des praticiens de MT à long terme qui ont dit que leur expérience de méditation était maintenant la même qu’il y a 25 ans, quand ils venaient juste de commencer !

Si vous désirez essayer quelque chose de similaire, pour un fraction du prix, je vous recommande la NSR (voir ci-dessus) ou la méditation par mantra.

Les types de méditations associées au yoga
yogaOrigine et signification

Il n’existe pas un type spécifique de méditation en lien avec le yoga, mais plusieurs types de méditation qui sont enseignés au travers de la pratique du yoga. Yoga signifie “union”. Sa tradition remonte aux environs de 1700 avant J.C, et a comme but spirituel la purification et la connaissance du Soi. La pratique du yoga classique comprend : deux règles de conduite (yamas et niyamas), des positions physiques (asanas), des exercices de respiration (pranayama), et la pratique contemplative de la médiation (pratyaharadharanadhyanasamadhi).

La tradition du yoga est l’une des plus anciennes traditions de méditation au monde et également celle qui comprend la plus grande variété de pratiques.

Comment les pratiquer

Voici quelques uns des types de méditation pratiqués en lien avec le yoga. La plus commune et universelle est celle appelée « méditation du troisième œil ». D’autres pratiques populaires impliquent notamment de se concentrer sur un chakra, la répétition d’un mantra, la visualisation de la lumière, ou la méditation « trataka ».

  • Méditation du troisième œil — il s’agit ici de concentrer son attention sur le “point entre les sourcils” (appelé par certains le « troisième œil » ou « ajna chakra »). L’attention est constamment dirigée vers ce point, qui signifie le silence de l’esprit. Au fil du temps, le « vide silencieux » entre les pensées devient plus vaste et plus profond. Parfois ceci s’accompagne du fait de regarder « physiquement » ce point, tout en fermant les yeux.
  • Méditation de type chakra — le pratiquant se concentre sur l’un des sept chakras du corps (“centres d’énergie”), ceci se réalise typiquement par des techniques de visualisation et en chantant un mantra spécifique pour chaque chakra (lamvamramyamhamom). Le plus souvent on utilise le chakra du cœur, le troisième œil, ou le chakra de la couronne.
  • Méditation Trataka — on fixe ici son regard sur un objet externe, typiquement une bougie, ou une image, ou encore un symbole (yantras). Ceci se pratique tout d’abord les yeux grands ouverts, puis en fermant les yeux, afin d’entraîner sa concentration et les pouvoirs de visualisation de l’esprit. Après avoir fermé les yeux, vous devriez être capable de conserver l’image de l’objet dans « l’œil de l’esprit ».
  • Méditation Kundalini — il s’agit d’un système très complexe de pratiques. Ses buts sont : de réveiller « l’énergie kundalini » qui repose dormante en bas de la colonne vertébrale, de développer de nombreux centres psychiques dans le corps, et finalement, l’illumination. Il existe de nombreux dangers associés à cette pratique qui ne devrait, de ce fait, pas être tentée sans l’aide d’un yogi qualifié.
  • Yoga Kriya — il s’agit d’une série d’exercices de dynamisation, de respiration, et de méditation enseignés par Paramahamsa Yogananda. Cette technique est la plus adaptée aux individus qui prônent la dévotion et qui recherchent l’aspect spirituel de la méditation. Pour l’apprendre, vous pouvez vous inscrire afin de recevoir des leçons d’auto-réalisation, qui sont gratuites.
  • Méditation par le son (Nada Yoga) — se concentrer sur un son. On débute en méditant sur un « son extérieur » tel qu’une musique d’ambiance relaxante (comme par exemple la musique des Indiens d’Amérique, jouée a la flûte de pan). Ceci permet à l’élève de concentrer toute son attention sur le fait d’écouter, ce qui l’aide à calmer et à rassembler ses esprits. Au fil du temps, cette pratique évolue avec l’écoute des « sons intérieurs » du corps et de l’esprit. Le but ultime étant d’entendre le « son ultime » (para nada), qui est un son dépourvu de vibration, et qui se manifeste en tant que “OM”.
  • Tantra — contrairement à la croyance populaire occidentale, la plupart des pratiques tantriques n’ont rien à voir avec des pratiques sexuelles ritualisées (ceci fut cependant pratiqué par quelques lignées d’adeptes minoritaires). Le tantra est une tradition très riche qui comporte des douzaines de pratiques contemplatives différentes. Le texte Vijnanabhairava Tantra, par exemple, énumère 108 “méditations”, la plupart très élaborées (qui requièrent déjà un certain degré de calme et de contrôle de l’esprit). Voici quelques exemples tirés de ce texte :
    • Faites converger l’esprit et les sens dans l’espace intérieur de votre cœur spirituel.
    • Lorsqu’un objet est perçu, tous les autres objets deviennent vides. Concentrez-vous sur ce vide.
    • Concentrez-vous sur l’espace qui apparaît entre deux pensées.
    • Fermez les yeux et fixez votre attention sur l’intérieur de votre crâne.
    • Méditez à chaque occasion de grand plaisir.
    • Méditez sur la sensation de douleur.
    • Situez-vous dans la réalité qui existe entre douleur et plaisir.
    • Méditez sur l’incapacité de pouvoir étirer son corps dans toutes les directions de manière simultanée.
    • Concentrez-vous sur un puits sans fond ou sur le fait de se trouver sur une très grande hauteur.
    • Ecoutez le son Anahata [chakra du cœur].
    • Ecoutez le son, qui s’évanouit, d’un instrument de musique.
    • Contemplez l’univers, ou son corps, qui se remplit de félicité.
    • Concentrez-vous intensément sur l’idée que l’univers est totalement vide.
    • Contemplez le fait que le même degré de conscience existe dans tous les corps.
  • Pranayama — il s’agit de la régulation de la respiration. Ce n’est pas exactement de la méditation, mais une excellente pratique, qui permet de calmer l’esprit, et de se préparer à la méditation. Il existe différents types de Pranayama, mais le plus simple et le plus populaire est le 4-4-4-4. Ce qui signifie : inspirer en comptant jusqu’à 4, retenir sa respiration pendant 4 secondes, expirer en 4 secondes et attendre 4 secondes avant de prendre la prochaine inspiration. Il faut respirer par le nez, en effectuant des mouvements abdominaux et non pas thoraciques. Répétez ceci de manière cyclique, plusieurs fois. Cette régulation de la respiration équilibre l’humeur et apaise le corps et peut être pratiquée n’importe où

Le yoga est une traditions très riche, ayant engendré de nombreuses lignées, il existe par conséquent encore de nombreuses autres techniques, mais celles mentionnées ci-dessus sont les mieux connues alors que les autres sont plus spécifiques et plus complexes.

Cette vidéo est excellente pour débuter la pratique de la méditation dans le style du yoga, elle combine la respiration, la prise de conscience de son corps, les mantras ainsi que les chakras.

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Est-ce pour moi ?

Au vu de cette longue liste de types de méditation associés au yoga, vous allez probablement en trouver une que vous aimerez. Si vous êtes musicien, vous serez sûrement attiré par le nada yoga. Si vous êtes quelqu’un de pieux, le kriya yoga est une bonne option. Les méditations Kundalini et Chakra ne doivent être tentée qu’avec l’aide d’un maître.

La plus simple à essayer est probablement la « méditation du troisième œil » qui est facile et qui donne rapidement des résultats. En ce qui concerne les autres types, vous nécessiterez de plus amples explications, que vous trouverez dans un livre sur le sujet (voir ci-dessus) ou auprès d’un maître. Tout le monde peut retirer des effets bénéfiques de l’une de ces techniques, à part la Pranayama.

La quête du Soi et la méditation « Je suis » 
ramanaOrigine et signification

La quête du Soi est la traduction du terme sanskrit atma vichara qui signifie “investiguer” notre vraie nature, afin de répondre à la question « Qui suis-je ? » . Ceci culmine avec la connaissance intime de notre vrai Moi, de qui l’on est vraiment. On trouve des références à ce type de méditation dans des textes indiens très anciens; même si ce type de méditation n’a été rendu populaire au sein d’un large groupe qu’au 20ème siècle par le sage indien Ramana Maharshi (1879~1950).

Le mouvement moderne de non-dualité (ou neo-advaita), est largement inspiré par ses enseignements – ainsi que par ceux de Nisargadatta Maharaj (1897~1981) et de Papaji– qui utilisent de nombreuses variations de la même technique. De nombreux enseignants, à l’heure actuelle, utilisent  l’une de ces techniques, dont la plus connue est le Mooji, le Adyashanti, et le Eckhart Tolle.

Comment la pratiquer

Cette pratique est très simple, mais également très subtile, et quand on l’explique, elle peut sembler très abstraite.

Votre sens du « je » (ou votre « ego ») est le centre de votre univers. Il est là, sous une forme ou une autre, derrière toutes vos pensées, vos émotions, vos souvenirs, et vos perceptions. On ne sait pas encore très bien qui est ce « je » – qui nous sommes vraiment par essence – et on le confond souvent avec notre corps, notre esprit, notre rôle ou notre étiquette. Il s’agit du plus grand mystère de notre vie.

Avec la quête du Soi, la question “Qui suis-je ?” se pose à soi-même. Vous devez rejeter toute réponse verbale qui pourrait survenir et utiliser cette question comme un outil que vous utiliserez pour fixer votre attention sur le sujet subjectif  du « je »ou « je suis ». Ne faire qu’un avec ceci, y plonger profondément. C’est alors que vous sera révélé le vrai « Je », votre vrai moi, en toute conscience, au delà de toute limite. Il ne s’agit pas d’une quête intellectuelle, mais il est question de porter son attention au centre de l’élément de votre perception et de votre expérience, le « Je ». Il ne s’agit pas de votre personnalité, mais d’un sentiment d’exister, pur et subjectif – sans image ou concept attachés.
Quelque soir les pensées, ou les sentiments, qui surviennent, vous devez vous demander « A qui cela arrive-t-il ? « ou « Qui est conscient de la/le  _____ (colère, peur, douleur, ou autre) ?  » La réponse sera « C’est moi ! » A partir de cela, vous vous demanderez « Qui suis-je ? », ce qui permettra de reporter votre attention sur le sentiment subjectif du Soi, de sa présence. Ceci est exister au sens propre, sans objet, sans choix.

Un autre moyen d’expliquer cette pratique, est de simplement concentrer son esprit sur le sentiment d’être, et le « Je suis  » non- verbal qui brille au fond de chacun d’entre nous. Gardez le pur, sans association avec une quelconque perception.

Dans tous les autres types de méditation, le « Je » (soi-même) se concentre sur un objet, intérieur ou extérieur, physique ou mental. Dans la quête du Soi, le « Je » est le sujet et se concentre sur lui-même. C’est l’attention qui se focalise sur sa propre source.
Il n’y a pas de position particulière pour cette pratique, bien qu’il soit recommandé, du moins pour les débutants, de la pratiquer dans une position et un environnement propice à la méditation.

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Est-ce pour moi ?

Cette technique de médiation est très puissante, et vous apportera la paix et la liberté intérieure ; cependant, si vous n’avez pas d’expérience préalable en terme de médiation, vous la trouverez compliquée et difficile à pratiquer. Pour commencer, je vous recommande de suivre les méditations guidées de Mooji sur Youtube.

3) Les techniques de méditations chinoises

La méditation taoïste
taoOrigine et signification

Le taoïsme est une philosophie et une religion chinoise, datant de Lao Tseu (ou Laozi). Il met l’accent sur le fait de vivre en harmonie avec la nature, ou Tao. Son texte de référence le Tao Te Ching date du 6ème siècle avant J.C. Plus tard dans l’histoire, les influences des pratiques de méditations bouddhistes, en provenance d’Inde, se sont faites ressentir dans certaines lignées de taoïsme, notamment au 8ème siècle.

La caractéristique principale de ce type de méditation est la génération d’énergie intérieure, sa transformation et sa circulation. Son but est de calmer le corps et l’esprit, d’unifier le corps et l’âme et de trouver la paix intérieure ,en harmonie avec le Tao. Certains styles de méditation taoïste sont particulièrement dédiés à améliorer la santé et la longévité.

Comment les pratiquer

Il existe de nombreux types de méditation taoïste différents, ils sont parfois classés en trois catégories: “perspicacité”, “concentratif”, et “visualisation”. En voici une brève revue:

  • La méditation du vide (Zuowang)— elle consiste à s’asseoir tranquillement, et à vider son esprit de toutes les images mentales (pensées, sentiments, etc…), et à « tout oublier » afin de pouvoir expérimenter le calme et le vide intérieur. Cet état permet de collecter la force vitale et « l’esprit », et de les « remplir ». Ceci est similaire à la discipline de Confucius du « jeûne de l’esprit du cœur » et est considéré comme un « moyen naturel « . Il suffit simplement de permettre aux pensées et aux sensations de souvenirs, de disparaître par eux-mêmes, sans y prêter attention, ou les suivre. Si l’élève trouve ceci trop difficile ou inintéressant, il lui sera enseigné d’autres méthodes de méditation comme la visualisation, ou le Qigong
  • Visualisation (Cunxiang) — une pratique ésotérique de visualisation de différents aspects du cosmos en relation avec le corps et l’esprit.
  • La méditation par la respiration (Zhuanqi) — se concentrer sur sa respiration ou « unir son esprit au qi ». L’enseignement consiste à “se focaliser sur son souffle vital jusqu’à ce qu’il devienne suprêmement doux ». Parfois ceci est obtenu simplement en observant tranquillement sa respiration (similaire à la méditation Mindfulness du bouddhisme); dans d’autres traditions, elle se pratique en suivant certains modèles d’inspiration – expiration, afin d’être conscient du « dynamisme du paradis et de la terre » au moyen de la respiration ascendante et descendante (un type de Qigong, similaire au Pranayama associé au Yoga).
  • La Vision intérieure  (Neiguan) — visualiser l’intérieur de son corps et de son esprit, en incluant les organes, « les divinités intérieures », le qi (la force vitale), les mouvements, et le processus de pensées. Il s’agit de prendre connaissance de la sagesse de la nature dans son corps. Il existe des instructions particulières pour cette pratique et elle requiert un livre spécialisé ou un maître.
  • Alchimie interne (Neidan— une pratique complexe et ésotérique d’auto-transformation en utilisant la visualisation, des exercices de respiration, des mouvements et la concentration. Certains exercices de Qigong en sont des formes simplifiées.

La plupart de ces méditations se pratiquent assis, jambes croisées, sur le sol, en gardant le dos droit. Les yeux sont mi-clos et le regard fixé sur la pointe du nez.

Le maître Liu Sichuan souligne que, bien que ce ne soit pas facile, il faudrait la pratiquer en « joignant sa respiration et son esprit » ; pour ceux qui trouvent ceci trop difficile, il recommande de se concentrer sur le bas de son abdomen (dantian).

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Est-ce pour moi ?

Les personnes qui sont connectées à leur corps et à la nature devraient essayer la méditation taoïste et en apprécier la philosophie. Si vous êtes intéressés par les arts martiaux ou le Tai Chi, ceci devrait également vous plaire. Il n’est pas aussi facile de trouver des centres taoïstes que les bouddhistes ou ceux enseignants le yoga. Ceci peut s’avérer un vrai défi à affronter.

Le Qigong (Chi kung)
qigongOrigine et signification

Le Qigong (appelé également chi kung, or chi gung) est un mot chinois qui signifie « culture de l’énergie vitale » et est un exercice du corps et de l’esprit pour améliorer sa santé, un type de méditation, et une forme d’art martial.

Il implique des mouvements corporels lents, une concentration intérieure et une régulation de la respiration. Traditionnellement on le pratiquait et l’enseignait en toute discrétion dans toutes les traditions chinoises, qu’elle soient bouddhistes, taoïstes ou confucianistes. Au 20ème siècle, le mouvement du Qigong a incorporé et rendu populaire la méditation taoïste qui « utilise majoritairement des exercices de concentration mais qui favorise également la circulation de l’énergie sur un mode interne – alchimique » (Kohn 2008a:120).

Pour une étude plus en profondeur de l’histoire, des théories et de la philosophie du Qigong, je recommande la lecture de Les racines du Qigong chinois.

Les pratiques taoïstes utilisent également le Qigong, mais étant donné que le Qigong est aussi appliqué dans d’autres philosophies chinoises, j’ai décidé de le traiter séparément.

Comment le pratiquer

Il existe des milliers d’exercices de Qigong répertoriés, impliquant plus de 80 différents types de respiration. Certains sont spécifiques aux arts martiaux (pour rendre le corps plus énergique et plus fort); d’autres à la santé (pour nourrir les fonctions corporelles ou soigner des maladies); d’autres ont un but de méditation et de culture spirituelle. Le Qigong peut se pratiquer en position statique (assise ou debout) ou au travers d’une série dynamique de mouvements – ce que vous pouvez habituellement voir dans les vidéos sur YouTube ou en DVD. Les exercices de méditation sont, quant à eux, pratiqués en position assise, sans aucun mouvement.

Pour comprendre le Qigong et apprendre à le pratiquer, je recommande de se procurer un livre ou un DVD du Dr. Yang Jwing Ming, comme celui-ci par exemple. Mais voici quand même une revue introductive des pratiques de la méditation assise de Qigong.

  • Asseyez vous confortablement. Votre corps doit être équilibré et centré.
  • Détendez tout votre corps – muscles, nerfs, et organes internes.
  • Régulez votre respiration, respirez profondément, lentement et doucement.
  • Calmez votre esprit.
  • Concentrez toute votre attention sur votre « dantien inférieur », qui est le centre de gravité de votre corps, cinq centimètres en dessous de votre nombril. Cela vous aidera à accumuler et ancrer le qi (ou énergie vitale). Votre qi sera là où se trouvera votre esprit et votre attention. En vous concentrant sur votre dantien, vous amasserez donc votre énergie dans son réservoir naturel.
  • Sentez le qi circuler librement au travers de votre corps.

Voici d’autres exercices populaires de Qigong :

  • La petite circulation (appelée aussi « circulation microcosmique »)
  • La respiration embryonnaire
  • Les huit pièces de brocart (allez lire l’article sur Wikipedia)
  • Les muscles et tendons changeants (ou “Yi Jin Jing”, enseigné par Bodhidharma)

Les deux premiers sont des exercices de méditation assise, alors que les deux autres sont des pratiques dynamiques de Qigong, intégrant des étirements corporels.

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Est-ce pour moi ?

La méditation de type Qigong semblera plus attractive pour les personnes qui aiment intégrer une activité physique et énergétique dans leur pratique. Si la notion de méditation en position assise ne vous semble pas envisageable, et que vous préféreriez quelque chose de plus actif, il vous faut alors essayer les formes les plus dynamiques de Qigong. Encore une fois, il existe de nombreux styles de Qigong, et vous pourriez en essayer plusieurs, en prenant des cours ou en regardant des DVDs, afin de trouver celui qui vous conviendra le mieux. Les personnes pratiquant le Tai Chi ont sûrement une bonne idée de ce qu’est le Qigong dynamique.

4) La méditation chrétienne

Dans les traditions orientales (hindouisme, bouddhisme, jaïnisme, taoïsme), la méditation est en général pratiquée dans le but de transcender l’esprit et d’atteindre l’illumination. Dans la tradition chrétienne, au contraire, le but des pratiques contemplatives est la purification morale et la compréhension plus approfondie de la bible; ou une intimité plus étroite avec Dieu/Christ, notamment dans les courants les plus mystiques.

Voici quelques formes de pratiques contemplatives chrétiennes :

  • la prière contemplative — elle consiste généralement à répéter silencieusement des termes ou des phrases sacrées avec concentration et dévotion.
  • la lecture contemplative — ou simplement “contemplation”, qui  consiste à penser, de manière très profonde, aux événements et aux enseignements de la bible.
  • “s’asseoir avec Dieu” — une méditation silencieuse, en général précédée de contemplation ou de lecture, dans laquelle le pratiquant concentre tout son esprit, son cœur et son âme sur la présence de Dieu.

5) Les techniques de méditations soufies

soufiLe soufisme est le courant ésotérique de l’islam, dont le but est de se purifier et d’atteindre une union mystique avec le Suprême (appelé Allah dans cette tradition). Les pratiquants du soufisme sont appelés les Soufis, et suivent des pratiques spirituelles très variées, dont de nombreuses ont été influencées par la tradition du yoga en Inde.

Voici quelques unes de leurs techniques principales :

  • La contemplation de Dieu (muraqabah)
  • La méditation par mantras soufis (zikr, jikr or dhikr)
  • La méditation « battement de cœur »
  • La méditation-respiration soufie (incluant la respiration cinq éléments)
  • La méditation du lien d’amour
  • La méditation du regard fixe
  • La méditation de la marche soufie
  • Le tournoiement soufi

6) Les méditations guidées

Origine et signification

La méditation guidée est, dans sa majeure partie, un phénomène moderne. C’est un moyen facile de commencer à méditer, et vous remarquerez que les méditations guidées sont basées sur de nombreuses traditions précédemment décrites.

La pratique de la méditation nécessite une bonne dose de détermination et de volonté. Par le passé, les personnes qui pratiquaient la méditation montraient un plus grand dévouement à son encontre et avaient de grands idéaux qui entretenaient leur motivation. Leur vie était plus simple avec moins de distractions.

Nous vivons des temps très différents. Notre vie est très occupée. Il y a des distractions partout. La méditation est souvent vue comme un moyen d’être en bonne santé, d’augmenter ses performances et de s’améliorer en général.

Pour toutes ces raisons, les méditations guidées sont très utiles. Elles sont très adaptées en tant qu’introduction à la pratique de la méditation, et permettent d’expérimenter différentes techniques. Elles vous aideront à rester plus engagé dans votre pratique de la méditation.

guidéeComment les pratiquer

Les méditations guidées se présentent en général sous forme audio (dossier audio, podcast, CD), et parfois audio et vidéo. Vous remarquerez que chaque méditation guidée fera partie de l’une des catégories suivantes (avec bien entendu quelques chevauchements).

  • Les méditations traditionnelles —  dans ce type d’enregistrement audio, la voix du maître est simplement là pour « illustrer » ou « guider » votre attention, afin d’entrer dans un état de méditation. Il y a plus de silence que de voix, et il n’y a en général pas de musique. Les exemples sont ceux offerts par Thich Nhat Hanh et Tara Brach, et sont ancrés dans les pratiques bouddhistes authentiques.
  • L’imagerie guidée  — nous fait utiliser notre imagination et nos pouvoirs de visualisation, nous guide afin de visualiser un objet, une entité, un paysage, ou un voyage. Le but est de se soigner ou de se relaxer.
  • La relaxation & le « body scan » — aident à obtenir un état de relaxation de tout le corps. En général, ils s’accompagnent de musique douce ou de sons de la nature. Dans le yoga, on appelle cela le yoga nidra. Le but est le calme et la relaxation.
  • L’affirmation — en général associée à la relaxation et à l’imagerie guidée, le but de cette méditation est d’imprimer un message dans votre esprit.
  • Les « battements binauraux » — les battements binauraux ont été, à l’origine, découverts en 1839 par le physicien Heinrich Wilhelm Dove. Il a découvert que, lorsque des signaux de deux fréquences différentes, sont présentés au sujet de manière séparée, un dans chaque oreille, le cerveau détecte une phase de variations entre les deux fréquences et essaie de réconcilier cette différence. Ceci est utilisé pour générer des ondes alpha (10 Hz), qui sont celles que le cerveau associe avec le niveau initial de la méditation.

Bien que chacune de ces méthodes ait son mérite, la première est celle qui vous permettra le plus naturellement d’évoluer vers une pratique sans guide.

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Est-ce pour moi ?

Si vous avez l’impression que la méditation traditionnelle est un peu trop difficile, ou que vous n’êtes pas sûrs de quand, ou comment, commencer, alors les méditations guidées sont une bonne méthode pour vous. Si vous êtes à la recherche d’une expérience, ou d’un effet bénéfique très spécifique – comme par exemple améliorer votre estime de soi, ou travailler sur un traumatisme, ou simplement relâcher des tensions corporelles – les méditations guidées vont vous convenir.

Et après ?

Et voilà ! Avec tous ces styles de méditations disponibles, ainsi que toutes leurs variations, vous pouvez être sûrs de trouver celle qui vous conviendra. Vous pouvez essayer quelques unes de ces pratiques par vous même, ou vous pouvez essayer de trouver un maître avec qui vous avez une bonne connexion, ceci fera une grande différence dans votre expérience. Allez à la rencontre de différents maîtres de méditation et de groupes, et voyez ce que leur pratique leur a apporté. Trouver la bonne technique pour vous est essentiel.

Lorsque vous aurez fait votre choix, c’est une pratique quotidienne assidue qui vous permettra d’obtenir tous les bénéfices de la méditation. Créer un espace réservé à votre pratique est un excellent moyen d’instaurer une habitude et d’approfondir votre pratique.

Si vous avez du mal à décider quel est le meilleur style de méditation pour vous, je vous conseille de vous lancer et de commencer à pratiquer, vous pourrez toujours changer en cours de route. Le principal, c’est de vous habituer à méditer régulièrement.


Sources : Cet article est issu du blog du site Karma Yoga Shop et a été écrit à partir de l’article original en anglais de Giovanni Dienstmann disponible sur son blog Live and Dare.